Jean-Marc LEBLANC
SAINT-MARTIN DE PARIS Pérennité architecturale, musicale et
picturale d’une église provisoire fondée en 1855
Résumé
L’église paroissiale de Saint-Martin-des-Champs, dans l’actuel 10e
arrondissement de Paris, fut fondée au début du Second Empire, en
1854, pour répondre à l’attente de la population d’un faubourg de
Paris en pleine transformation, le quartier du Château-d’Eau. Érigée
au 36, rue des Marais, grâce au zèle et à la générosité de l’abbé
Bruyère, le premier curé de la paroisse, elle fut ouverte au culte, le 31
janvier 1856. La présente thèse est l’étude d’un cas unique à Paris. Elle
montre comment, au fil d’un siècle et demi, l’histoire de Saint-Martin
fut celle d’un établissement provisoire – l’église était destinée, tôt ou
tard, à être remplacée et démolie – voué finalement à une pérennité
institutionnelle : l’église se dresse et est en fonction, comme au
premier jour. Le bâtiment, lieu de culte et de rassemblement des
fidèles, est le corps de cette monographie. Ses murs portent la trace
inextricable de cette condition provisoire devenue définitive et
témoignent, dans la topographie urbaine et religieuse de la capitale
de son origine inséparable de celle des autres succursales créées à la
même époque, en réponse aux besoins de l’évangélisation et au désir
de l’archevêque de Paris, Monseigneur Sibour. L’intérêt intrinsèque de
l’histoire de Saint-Martin justifiait une approche monographique
spécifique. Sa singularité, que le cadre juridique de la séparation de
l’Église et de l’État, au début du XXe siècle, a effacée, nécessitait que
nous en montrions les facteurs ainsi que les enjeux institutionnels et
artistiques indissociables des données historiques. Au croisement de
la géographie urbaine, de l’histoire religieuse, politique et sociale, de
l’histoire de l’art (architecture, peinture), de la musique et de
l’organologie, notre étude se veut à chaque instant comparative pour
comprendre ce qui s’est joué, décidé et réalisé à Saint-Martin. Il était
nécessaire de rapporter nos recherches à d’autres cas particuliers,
déjà étudiés ou non. Les similitudes et les divergences permettent
d’affiner, en y intégrant nos données et conclusions particulières,
l’histoire dans ses grandes lignes.